Site consacré à l'art amazigh, à la culture des berbères, aux coutumes des imazighen et traditions des chleuh. Notre objectif est de contribuer à faire connaître sur le web notre culture tamazight.
Messages : 737 Date d'inscription : 16/05/2008 Localisation : France
Sujet: Mohammed KHAIR-EDDINE Mer 28 Mai - 6:41
Mohammed KHAIR-EDDINE (1941-1995)
Analyse de l'auteur Mohammed KHAIRE-EDDINE et de son oeuvre, d'après l'association Le club ADLIS, qui organise des soirées littéraires.Cette analyse a été présentée lors de la rencontre littéraire de décembre 2007.
Présentation :
A la lecture de Mohamed Khair-Eddine, chaque phrase, chaque vers, chaque expression est une invitation à la méditation, une vibration forte nous traverse et nous fait oublier les mots pour plonger dans une entendement si profond qu'on oublie ce qui nous entoure. On y retrouve quelque chose qu'on ne cesse de sentir sans trouver les mots pour l'exprimer. Dans sa guérilla linguistique, les mots sont des rafales, des bombes lancées contre le communément admis.
L'émotion que suscite la lecture de MKD est encore plus forte pour ceux qui auraient fait au cours de leurs vies, une partie du parcours de l'auteur, les immigrés, ceux dans les villes du Nord ou à l'étranger. Le pays natal apparaît toujours comme un petit brin de paradis, un eldorado. Toute l'année à rêver du retour, de retrouver la liberté tant fantasmée, de respirer cette aire qui a embaumé leur petite enfance, se coucher et sentir les esprits chtoniens qui prendre possession de leur chaire. Pour s'en convaincre, il n y'a qu'à observer la précipitation des voyageurs, qu'à regarder leurs yeux qui s'absentent à l'approche des hauteurs nues du Sud, les conversation qui s'arrêtent et les regards qui se figent.
On ne peut pas parler de Mohammed Khair-Eddine sans tomber dans le piège de la mythification. On risque souvent de lui faire dire ce qu'il n'a jamais voulu dire ou le contraire, d’ailleurs il souvent mal ou pas du tout compris. Le personnage lui-même est énigmatique, révolté, fougueux et discret, il n'a cessé de faire vibrer des milliers de berbères de notre génération. On voit en lui un symbole, une idole, une icône adorée. Ses photos accompagnent même certaines manifestations à caractère revendicatif. L'identité berbère n'a cessé de zébrer tous ses écrits, parfois exaltée, le plus souvent interpellée. L'auteur se révolte contre cette moi qu'il repousse. Cette essence qui le constitue, qu'il rejette, apostrophe; mais dont il n'arrive pas à se défaire tant il y'est attaché
Mohamed Khair-Eddine, l'errant, le sudique comme il aime à se définir, l'enfant terrible de la littérature maghrébine. Un auteur redoutable, bouleversant et ardent. L’auteur du refus, du rejet de tout ordre établi, de tous les arbitraires sociaux, culturelles et littéraires. Pour lui, tout doit être détruit, il faut tout bâtir à partir du vide. Le tremblement de terre d'Agadir est destructeur, mais il aurait pu être salvateur. Le séisme est aussi dans le bouleversement des formes et le mélange des genres littéraires, le vers côtoie la prose, le tout est traversé de scènes de théâtre pour porter ses salves dans son oeuvre "Moi l'aigre" ou le despote est parodié pour devenir plus bouffonesque que craint.
Dans chacune des oeuvres, l'esprit de l'auteur rode à travers un ou plusieurs personnages. Agounchich, le dispérado qui endosse son fusil pour abolir l'injustice et punir les tyans. Lui, le paisible montagnard dont on a perturbé dans la tranquillité de la vie dans la vallée des Ammlen, se transforme en pourfendeur armée contre la chaîne de la tyrannie et de l'asservissement, il présente le cheminement des événements qui ont conduit les berbères à immigrer de leurs montagnes du Sud vers le Nord, incarnation du vice et de la déchéance pour l'auteur. Agounchich enterre sa mule à Tiznit et s'exiler vers ce Nord fatale. Ce roman rapporte plusieurs péripéties de l'histoire de la région du Souss dans la première moitié du XX siècle. L'épisode de Hida N Mouïs, l'histoire de la conquête de la montagne et la résistance d’un Caîd berbère (il peut être Abdellah Ouzagour ou Lqaid Lmadani), l’esclavage, qui sévissait encore à l’époque, incarné par le personnage Bismgan.
" Le déterreur " illustre le degré suprême de la pourfende de l'écrivain. Il profane les cimetières et se nourrit de la chaire fraîchement ensevelie des morts. "Je suis né berbère, je ne le suis plus" ainsi exprime t-il son rejet et son exaspération à l'égard de son groupe d’origine. Il se condamne leur immobilisme, la servilité et l'orgueil démesuré de certains d'entre eux, seule la langue et sa culture l'intéresse comme il dira dans un autre ouvrage, et encore ! Son dernier roman, celui dit de l'apaisement sera entièrement consacré à relater la déchéance des berbères et les ravages que subissent leur culture et leurs montagnes.
Mohammed Khair-Eddine est aussi le vieux Bouchaib de son roman publié à titre posthume "Il était une fois, un vieux couple heureux" Hospitalisé dans un état de santé critique, c'est le roman de l'apaisement qu'il avait toujours désiré écrire. Un hommage à la simplicité de la vie de la montagne originelle, aux ancêtres et à l'harmonie entre l'homme et la nature.
L'auteur qui se nomme lui-même le sudique, décrit la vie qu'il aurait aimé mener, Bouchaib en est l'incarnation. Grand voyageur comme l'auteur, il a passé une bonne partie de sa vie à sillonner les villes du nord et même l'étranger. Après ce long périple, il est retourné se reposer dans le village natal, dans la montagne paisible de son enfance. C'est le rêve de tout exilé, la nostalgie du retour au village et faire une croix sur les années passé ailleurs, comme Bouchaib qui ne parle jamais de son errance.
A travers ce personnage, l'auteur réalise son rève le plus cher, à savoir retourner dans sa montagne tant exaltée, l'amblématique vallée des Ammlen, abondamment chantée par les poètes et les troubadours. Par son alter, il compense son manque, sa nostalgie et son désespoir. Sentant sa fin proche, il écrit son dernier roman, celui de l'apaisement, celui de la sérénité, celui du retour à la paix du Sud. C'est un peu Agounchich qui revient des villes du Nord à Azrou N Wadou, le Déterreur qui revient des mines et de la misère des villes du Nord de la France. Toujours est t-il que l'opposition entre le Nord et le Sud est toujours présente. Le premier diabolique, aliénant, cruel et le second paisible, paradisiaque et maternel.
Bouchaib y vit, ses journées ponctuée par les champs des oiseaux, les tajines concoctés par sa femme et les interminables vers de thé. Le personnage vit grâce à son magasin loué à Mogador et il reçoit des cadeaux venus de France. Il n'est pas coupé du monde, il écoute la radio et écrit des poèmes en Tifinagh. Hélas, la ville ne fournit pas que des caliers et des cartons de thé, il envoie aussi des franges de jeunes gâtés qui ne connaissent ni les traditions, ni la langue
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Tanirt Admin
Messages : 737 Date d'inscription : 16/05/2008 Localisation : France
Sujet: Re: Mohammed KHAIR-EDDINE Mer 28 Mai - 6:43
berbères et qui ne respectent personne. Il y'a aussi les parvenues qui construisent des villas en bétons qui polluent et déforment la vallée et dans lesquelles ils ne résident que quelques semaines par ans.
Extraits : - "Le Déterreur". Seuil. "Jeune, je pouvais prétendre à la richesse, au bien-être, à tout ce que je voulais. J’étais berbère, je ne le suis plus. Quelle est la goutte de sperme qui pourrait me déterminer ? Je suis née au milieu de fleurs de cactus. Les même que vantent les prospectus du club Méditerranée et les photographes officiels. On ne veut pas encore se débarrasser des agences de voyages qui trouvent une cible idéale dans l’ouvrier ! Le noient dans le soleil, le beau soleil pouilleux des plages du Sud ! Elles l’exécutent avec ses propres économies en le baladant dans les régions dites tempérées mais dont le peuple (on en célèbre encore le génie cloué et la folklorité ) est tenue en laisse ou cloué au plancher croulant des préceptes que l’occident lui-même n’admet pas sur radeau… ou peu s’en faut !Ici dans le Sud marocain, on nous interdit tout : femmes, vin et cochon." (p. 9)
« Sangsuent les hommes. Sanglés dans la bleuité de leur délire, mort-nés superbement nés et morts sans opprobre ! Comme Comme l'enfant étranglé par la vulve de sa mère ! Mort-nés dans le rouleau du raz de marée désignant au sable sa fonction ! Mort-nés dans cette ville-calcaire où commandent la haine et le crayon ! Dans cette ville d'eau qui rétrécit mon ombre ! En allée vers une usine D'hommes morts dans l'horloge à pointer Ou vers la mine boyau d'asthmes qui te prend à témoin ! Sur tous les toits de villes où l'on tenta de me faire commettre un crime raciste jamais parfait ! J'avais les oreilles pleines de cérumen. Je clouais ma Peau à mes chemins. Allant Soit au lit soit au Travail gavé de ton fouet, vieux larron ! Les nazillons ce jour-là bougnoulaient sur ma tripe. Hersé de peur, ils arrimaient à mon front une lune fantoche. On verra ça demain ! » (p. 59/60) "Elle t'a quand même fasciné, ta femme, sinon tu n'aurais pas marché, tu serais retourné au Maroc sans doute, hein ? Ou tu te serais établi à Londres où un copain anglais t'a retenu une chambre. Mais tu ne pigeais pas un mot d'anglais…Mais cette rencontre avec ta future femme en a décidé autrement. Tu étais tombé amoureux d'elle. Au début, tu ne voulais pas te laisser prendre au piège. N'est-ce pas toi qui disais que ta seule épouse est la poésie ? Et pourtant Annigator t'a eu ! Katatoès t'avait bien recommandé de ne pas te laisser prendre dans les filets chanteurs des sirènes. Mais tu l'as aimée et tu en es encore là. Ah ! Je vois que tu te réveilles. Tu as liquidé ton enfance, j'en suis heureux ! L'enfance n'apporte que des déceptions surtout quand onne peut plus visiter le lieu de sa naissance. Tu sais bien que tu ne peux plus retourner chez toi. Tu t'es érigé en défenseur du peuple, tu t'es attaqué à la source de la féodalité, à tous les maux qu'endurent tes compatriotes, tu as transformé leur résignation en haine de classe, tu es devenu toi-même la bête noire des persécuteurs, tu as mis leur vie en pièces détachées, tu l'as exhibée devant tout le monde, ne crois-tu pas que tu n'as fait ça que pour détruire ton père ? Pour toi, ton père c'était le pouvoir, le négatif du pouvoir."
"Je dis à l'un de tes prophètes qui me demandait s'il pouvait me regarder fixement que je transformais tout en atomes lumineux et qu'il ne fallait pas me contempler tant qu'on est pétri de terre, de lymphe et de savon électrique. Mais comme il insistait, je du lui dire de se tourner vers une montagne au loin et de voir ce qu'il en adviendrait. Il était debout, me tournant le dos, sur une dune du désert. Il se tourna vers la montagne, mis ses deux mains en visière sur ses yeux et vit comment je pulvérisais la montagne avec mon oeil. Alors le, prophète s'en alla jurant qu'il me rendrait hommage. Depuis ce temps-là, depuis que je suis mort, plus personne ne se soucie de mon errance, car j'ai abandonné ma lumière un soir sur un nuage. Je devins mer et ciel, terre et rupture. Il en sera ainsi lorsque l'homme se sera tué sur son autel de dureté, lorsque ses mathématiques m'auront fait suffisamment rire." (p. 102/104)
"Pendant qu'il parlait, Dieu faisait des bulles et bavait. Quand il se permettait d'écrire, c'était des kyrielles de faute d'orthographes qui le poursuivait parsemant son ère de détritus et de scories. Il ne pouvait pas en être autrement. Nous nous sommes conduits comme des babouins, me disait-il. Vous vous êtes conduits comme un irresponsable, lui répondais-je. Nous nous putréfions dans notre silence. Mais alors que nous nous donnions tout nus, chacun tombant dans les bras de l'autre, dans la consomption. Nous nous aimions certainement." (p. 121)
" Une vie, un rêve, un peuple toujours errant" (Edition du Seuil) "Mon corps, soit dit en passant, n'avait aucun moyen d'y parvenir, mais c'est uniquement par l'esprit que je faisais faire aux arbres et aux autres éléments toues les mouvements nécessités par ma course. Même morts les bêtes gardaient encore de l'homme une sale image, celle d'un bourreau inutile et fou." (p. 20)
« Nous entrâmes dans un ce bureau lambrissé et impeccable, mon père décontracté, moi suant la frousse. Je me demandé ce qu'on allait me faire. Je ne savais parler que le chleuh, le berbère du sud marocain. On me mis au cours préparatoire mais dès mon premier examen je fus premier en français et huitième en arabe. Alors, on me fit sauter une classe. Je fus de nouveau premier en français et quatorzième en arabe. J'avais pourtant étudié le coran, mais beaucoup d'élèves d'origine arabe me traitaient en " fils de chleuh" et je me battais contre eux. Inconsciemment aussi, je réprimais en moi la langue qu'ils parlaient. Deux ans plus tard, j'appris mieux qu'eux leur propre langue et ils ne dirent plus rien. » (p. 139) ‘’Il était une fois, un vieux couple heureux’ :
"La boutique de papa, c'est dans ma tête un vrai délire. Pourquoi revenir encore vers lui, moi tenu d'aller ailleurs, de vivre ailleurs, avec surtout les pauvres paumésque je représente. Je devrais étrangler une fois pour toute cette image du père tellement obsédante qu'elle ne signifie plus rien du tout ! je n'y arrive pas. Je suis dur, mais il m'est impossible d'en finir, papa étant l'ombilic réel qui me relie encore au berbères, à cette engeance qui ne se torche le cul qu'avec un caillou sec. Mais tous les berbères ne sont pas comme papa. Il y'en a en France qui tiennent des hôtels miteux et des buvettes, qui amassent patiemment un pécule en exploitant les nègres et les crouilles… Il y'en a au Maroc qui se ne vivent pas de leurs connaissances et qui trafiquent terriblement. Moi ! Défendre ses barbares ? Tu rigoles ! Je ne les défendrais pas ! Il faut qu'ils existent ou qu'ils disparaissent ! La langue seul m'importe et tout ce qu'elle cache dans ses clichés. Je ne peux point aimer cette langue. Je renierais les berbères qui pour du fric ou des espoirs inutiles trahi les fonctions de ce monde. Les berbères ne sont pas des démocrates comme disent certains fonctionnaires colonialistes, ils n'ont pas le socialisme dans le sang… Tant s'en faut ! Ils ne sont même pas assez bons pour permettre à leurs frères de vivre comme eux dans la quiétude ! Les berbères font travailler leurs femmes dans les champs. C'est la femme qui laboure ! C'est la femme qui porte le fumier aux champs, va au puits, très loin du village ! C'est la femme qui plante les légumes et qui les soigne ! C'est la femme qui fait la cuisine ! C'est la femme qui nourrit la vache, l'âne et la volaille… la femme harassée qui ouvre ses cuisse à l'homme buveur de thé et joueur de cartes ! L'homme n'est rien chez les berbères ! il est simplement là pour donner sa semence en vue de perpétuer la race. C'est pourquoi d'aucun vivent dans les villes du Nord. Ils épousent des étrangers et ne remettent plus les pieds chez eux." (p. 80,81,82)
Poèsie :
Le chamelier fou chamelier, ta caravane sera la lame et l'épure de l'ecume et du pisé : une orchidée bleue de quasars le jeu du colobri et le lunettes de Galillée Galili Galilio, voici fleurir l'inquisition sorcière! les calendes détonent en le cri fétide des morts ; c'est l'insolence des crapauds, la vitre et la plume mal cousue des oiseaux c'est à claquer du bec parmi tes miroirs fauves, si pathétique Gorée, debout sur l'enfance du soleil, chemineau des épactes, comme toi, vieux chamelier, allant, venant, parmi les tourterelles et le calendrier munificent du sol. je les couvris de postules, crapauds buveurs de sang, amarrés aux phalènes, aux ordinaires ephimères; c'est la glause d'un univers, courbé sur les cils d'un vieux élémentaire. mais toi, Quatzal ? ...
Dernière édition par Tanirt le Mer 28 Mai - 7:06, édité 1 fois
Tanirt Admin
Messages : 737 Date d'inscription : 16/05/2008 Localisation : France
Sujet: Re: Mohammed KHAIR-EDDINE Mer 28 Mai - 6:45
quetzal ? on tue mes descendants et j'ai vu errer les ombres à travers le désert fou... mais que dis-tu, Quatzalcoatl ? ... j'ai vu bondir le fauve, j'ai vu des sacrilèges. Quatzal ! ils montaient desordonnés, vers mon âme, ils violent toutes les femmes, les saintes et les passantes; ils exacerent le voeu de centaure mythique, mais la terre se souvient et les volcans la remuent. Résurrection des fleurs sauvages Le non-dit … « Les peuples chantent à minuit quand les icônes sortent des cadres qui les retiennent prisonnières, ils foulent aux pieds les vieux démons ; des dictateurs sont liquidés sans sommation et leur engeance subit le pire des châtiments ; toutes les nomenclatures tombent au pied d’un mur incandescent. Ces sacs de son qui te commandaient, peuples, ne furent jamais que ton sinistre bâillement ; quelques balles eurent tôt fait d’exprimer ta fureur en réduisant à l’état de poussière qu’il était ce Ceausescu terne, outrecuidant. Ici, on liquide un démon sédentaire, là-bas est libéré un leader charismatique ! La Mort avec ses attributs qui sont la faux et le squelette ricaneur S’amuse en tes yeux, peuple, et danse ainsi que la Tornade au- delà des balles, des haines et des lames ; elle ne connaît rien, aucune liberté, et pas une oriflamme ; elle t’effleure et t’effeuille, te pulvérise ; elle passe, passe et repasse par ta voix, tes pas, tes amours, tes joies, tes pleurs, tes terreurs… Ici c’est le malentendu entre tous ceux qui défèquent en une goulée de sang. Cependant, à minuit, quand les icônes s’arment, Les peuples rouvrent la boîte de Pandore, Mais l’Espérance n’y est plus. N’y est plus Qu’un poison sans antidote. Il les rend fous, les prend à la gorge, les distend comme la toile d’un navire en perdition. Les cages s’ouvrent et le museau des armes parle aux crimes couronnés : les fleurs se remettent à charmer le poète qui dit au fusil les noms complexes de la vie. D’autres peuples zonent,battent la campagne ; cloches pathétiques : ils lèvent vers le ciel des moignons térébrants. Le Soleil n’entend pas tes jérémiades, apôtre ! Conduit ton troupeau à la rigole léthargique où ne burent que l’Ange Intelligent et l’Ombre qui de tes rêves font un tapis ruisselant d’oiseaux, de bigarrures éclatantes, d’ors vermeils, des femmes pures, drossées engrossées d’enfants et d’hommes lus dans les silences éternels : silences cuivrés du hennissement rétif de l’Orient fauconnier sans arbalète… Car l’écrit parfait sourd du simple pleur d’un enfant parmi les immortelles, les azalées, parmi l’éventail parfait des ichneumons. … » Mémorial
Invité Invité
Sujet: L'oiseau bleu,Dadda Moh Khaïr-Eddine! Mer 28 Mai - 19:48
Azul Tanirt Merci mon ange pour cet article très intéressant à propos d'un Amazigh immortel,un révolté uinversel,un grand écrivain,un fils du peuple généreux;un dur,un homme de dignité,de respect,de grandeur d'âme,un errant éternel! Voici un poème que j'avais composé en hommahge posthume à mon frère aîné Mohammed Khaïr-Eddine
Merci Tanirt Tanemmirt Tanirt Ayyuz nm
Hommage posthume
Dédié à l'âme de Mohammed Khaïr-Eddine
Regret ! Mot désormais insensé Suite à mon cri d'ici-bas lancé Mot que le ciel m'a balancé Eternité oblige, l'encenseur est encensé Le ciel exhibe deux nues démesurées L'une tentaculaire qui vous soutire le moindre sou pâle Longue et gobeuse telle la langue du gecko mural L'autre infiniment courte courtisane serveuse à la cour Elle arrose les déjà arrosés Engraisse ceux déjà engraissés Gave de fèves les édentés Agresse ceux qui sont déjà agressés
Regret ! Mot à tout jamais désuet Aigri, peu m'importe le Savoir Les mains qui applaudissent Les huées Les langues qui maudissent Le galet,le thym,mon enfance Ma terre,les parvenus,les proxénètes,l'indifférence Je ne bouffe pas de ce pain-là Las De tout Je me casse Une plume Une feuille Un mort Que j'immortalise
Farid Mohamed Zalhoud
itrinit Modérateur
Messages : 441 Date d'inscription : 18/05/2008 Localisation : Agadir
Sujet: Re: Mohammed KHAIR-EDDINE Mer 28 Mai - 19:57
tanmirt tanirt tanmirt Zalhoud
ça fait déja 13 ans que notre Grand Ecrivain Romancier et Poète Amazigh nous a quitté (1995).
C'est de l'abstraction poétique. décidément, pour comprendre ce mystère poétique, il me faut du temps.
tanmirt nun.
Invité Invité
Sujet: Re: Mohammed KHAIR-EDDINE Sam 31 Mai - 18:26
itrinit a écrit:
tanmirt tanirt tanmirt Zalhoud
ça fait déja 13 ans que notre Grand Ecrivain Romancier et Poète Amazigh nous a quitté (1995).
C'est de l'abstraction poétique. décidément, pour comprendre ce mystère poétique, il me faut du temps.
tanmirt nun.
Azul Itrinit Ighwzan umedyaz gh tugga ns f umedyaz! iga Dadda Moh yan ugadir illan ghw afa n taskla tmedlant idrus mad issenn igh akkw ighwra mad ira adt inna ugdid amnnilj(l'oiseau bleu)! Tanemmirt f uneqqis nk a gwma Ar timlilit Gwmak zalhoud
Tanirt Admin
Messages : 737 Date d'inscription : 16/05/2008 Localisation : France
Sujet: Re: Mohammed KHAIR-EDDINE Sam 31 Mai - 18:56
Merci Itrinit Merci Zalhoud pour cet émouvant hommage rendu à notre gande figure littéraire et poétique, immortelle par ses oeuvres!! Ce grand magicien des mots et des idées est toujours une énigme pour moi, car en lisant un des ses passages on suppose avoir saisi un sens, et à la relecture et la re-relecture, il y en a toujours d'autres qui apparaissent, et d'autres qui restent enfouis entre les lignes inaccessibles pour moi même après une dizaine de relectures!! mais je persévère!!
Invité Invité
Sujet: Re: Mohammed KHAIR-EDDINE Mar 3 Juin - 20:17
Tanirt a écrit:
Merci Itrinit Merci Zalhoud pour cet émouvant hommage rendu à notre gande figure littéraire et poétique, immortelle par ses oeuvres!! Ce grand magicien des mots et des idées est toujours une énigme pour moi, car en lisant un des ses passages on suppose avoir saisi un sens, et à la relecture et la re-relecture, il y en a toujours d'autres qui apparaissent, et d'autres qui restent enfouis entre les lignes inaccessibles pour moi même après une dizaine de relectures!! mais je persévère!!
Pour vous remercier Tanirt et Itrinit,voici un poème que j'avais composé sur le drame d'Anfgou et qui sera publié dans une anthologie littéraire bientôt;il est dédié à Feu Mohammed Khaïr-eddine
Reviens,ô tête brûlée,reviens! Errer dans le troisième millénaire Arpenter ronces et pierraille Désolation et doléance Ere où je gère notre commune misère Une poignée de mots chiches que par miracle Comme la parole de l'oracle Je retiens, détiens et dis bien A Anfgou où les miens Meurent Coupés du monde affamés assoiffés Oubliés de tous ces fous corrompus élus coiffés Une peuplade de hères marginalisés par une fausse Histoire Sans pain de sucre sans pain noir Sans route sans soin Sans un brin de rien sans espoir Un lien bien loin La honte la mienne et la vôtre Qui en nous se vautre La leur Ceux qui leurrent de démagogie les petites gens Ceux qui savent où se mange la côte,le cercle des intelligents Et leurrent leur pauvre marmaille Là où ne demeure que mon témoignage Mes perles déversées salées Et ma bile de mots amers inégalés Pour une jeune maman Berbère pâle comme un sou Sous le poids de la mort successive de ses mômes Pour une vieille mémé qui moud de l'orge et la honte des hommes Pour un père de famille qui retient ses larmes par pudeur Pour tout ce monde Berbère enterré vivant Que la dignité empêche de pleurer Que la peur aussi souvent Réduit au silence J'ai pleuré...
Zalhoud
Invité Invité
Sujet: L'enfant terrible d'Azrou WaDou Ven 25 Sep - 3:05
réédité!
Dernière édition par Toufitri-Tafraout le Lun 12 Juil - 21:40, édité 1 fois
Invité Invité
Sujet: Re: Mohammed KHAIR-EDDINE Ven 25 Sep - 21:41
Azul Toufitri Tanemmirt Je tiens à te remercier pour cet envoi si riche et si profond à propos de feu Mohammed Khaïr-Eddine! Ta présence parmi nous donnera certainement à notre site un nouveau souffle et rapportera un plus inestimable. ma très chère soeur Toufitri,encore une fois,je te souhaite la bienvenue parmi tes soeurs et frères! Amitiés farid :fleur: :fleur: :fleur:
dalinanir
Messages : 22 Date d'inscription : 30/08/2009 Localisation : agadir
Sujet: Muhammad xayr iddin gh wikipedia s tacelhit Sam 26 Sep - 21:14
Muhammad xayr iddin iga yan ɣ imaratn li kullu mqurnin n tamurt lmrruk, yan gh willi taranin s tutlyt n tafransist. d yan lin ur iffal ara fu ufgan amrruki d mayzlin tamazirt nes.
Sommaire 1 Talilit d tnkra nes 2 Iskkurtan nu usndudu nu-gadir 3 Amntul 4 Idllisn 5 Izdayn n berra 6 Amawal ittawsn
Talilit d tnkra nes Ilul ɣu usggas n 1941 ɣ iɣrm n tafrawt, iɣrmad li illan ɣ tasga sus-massa-darεa, ɣi iffuss n tmazirt lmrruk, ig zu Agadir 183 km.
Iskkurtan nu usndudu nu-gadir Skkurtan baḥra isndudiyn u agadir n 1960 ɣ Muhammad xayr iddin. Ifl tafrawt iĝizd zu agadir isdɣ gis ɣu usĝas n 1961 ider gis ar asĝass n 1963. ik ttin d tanfrut inamun, ar icnubbuc dar imzdaɣn.
Immati Muhammad xayr iddin s iɣrm n tigmmi tumlilt, yizwir ar itmuna d imaran yaḍnin ɣ zund nttan, ɣu usggas n 1964 ray sbid mammu nttini ammussu kullu tamdyazt niɣd "Poésie Toute" .
Amntul Izzuɣ u gayu nes ɣ tamazirt n fransa z 1965. Γu usggas n 1966 rad itḥi tasɣult n Encres d yaws ay ttara ɣ Présence africaine. Γu 1967, rad itḥi adllis nes amaynu Agadir, yamz yat tasmɣurt n ifrxan baslnin ( le prix Enfants terribles) , li iskr Jean Cocteau.
ɣu usggas n 1975 rad yurri s tamazirt nes Lmrruk, mac ra iḥrc baḥra s yat tmaḍunt li radas igguru.
ɣ iɣrm n Rbat ɣ was n 18 nwanbir 1995 rat itawi tinjit. ifld mick di idllisn.
Idllisn Arrat nes tḥit nid tigmmi n "Éditions du Seuil", mac maci kullutn:
Agadir (Agadir (1967)) Sget ur igan amya (Corps négatif (1968)) Amzruy n yan rbbi ifulkin (Histoire d'un Bon Dieu (1968)) Tafukt tabuxxuct (Soleil arachnide (1969) Nkki ismmumn (Moi l'aigre (1970) Amsgel (Le Déterreur (1973) Lmrrukad (Ce Maroc ! (1975) Tuĵĵut n gar taɣawsa (Une odeur de mantèque (1976) Tudert , tawurgit, uɣrf bdda ijlan (Une vie, un rêve, un peuple, toujours errants (1978)) Résurrection des fleurs sauvages (Éditions Stouky et Sedki, Rabat, 1981)). Dminayndi nu agncic (Légende et vie d'Agoun'chich (1984)) Ikkatin yan sin imsmun fjjijnin (Il était une fois un vieux couple heureux (1993, première édition 2002) Faune détériorée (1997) Le Temps des refus, entretiens 1966-1995 ne détériorée (1997)
Le Temps des refus, entretiens 1966-1995 [modifier] Izdayn n berra Mohammed Khaïr-Eddine très bon article de Zohra Mezgueldi La thèse de Zohra Mezgueldi Mohammed Khaïr-Eddine sur le site de LiMag, Littératures du Maghreb Monde berbère Mohammed Khaïr-Eddine Souss.com Ville de Tafraout Amawal ittawsn Tanfrut inamun ---> Sécurité sociale Amntul ---> L'exil (Amntul ittuystayn---> Exile volontaire) Izzuɣ ---> S'exiler volentaire Tinjit ---> La mort Uɣrf ---> Peuple
Sujet: Re: Mohammed KHAIR-EDDINE Ven 9 Oct - 22:36
dalinanir a écrit:
Muhammad xayr iddin iga yan ɣ imaratn li kullu mqurnin n tamurt lmrruk, yan gh willi taranin s tutlyt n tafransist. d yan lin ur iffal ara fu ufgan amrruki d mayzlin tamazirt nes.
Sommaire 1 Talilit d tnkra nes 2 Iskkurtan nu usndudu nu-gadir 3 Amntul 4 Idllisn 5 Izdayn n berra 6 Amawal ittawsn
Talilit d tnkra nes Ilul ɣu usggas n 1941 ɣ iɣrm n tafrawt, iɣrmad li illan ɣ tasga sus-massa-darεa, ɣi iffuss n tmazirt lmrruk, ig zu Agadir 183 km.
Iskkurtan nu usndudu nu-gadir Skkurtan baḥra isndudiyn u agadir n 1960 ɣ Muhammad xayr iddin. Ifl tafrawt iĝizd zu agadir isdɣ gis ɣu usĝas n 1961 ider gis ar asĝass n 1963. ik ttin d tanfrut inamun, ar icnubbuc dar imzdaɣn.
Immati Muhammad xayr iddin s iɣrm n tigmmi tumlilt, yizwir ar itmuna d imaran yaḍnin ɣ zund nttan, ɣu usggas n 1964 ray sbid mammu nttini ammussu kullu tamdyazt niɣd "Poésie Toute" .
Amntul Izzuɣ u gayu nes ɣ tamazirt n fransa z 1965. Γu usggas n 1966 rad itḥi tasɣult n Encres d yaws ay ttara ɣ Présence africaine. Γu 1967, rad itḥi adllis nes amaynu Agadir, yamz yat tasmɣurt n ifrxan baslnin ( le prix Enfants terribles) , li iskr Jean Cocteau.
ɣu usggas n 1975 rad yurri s tamazirt nes Lmrruk, mac ra iḥrc baḥra s yat tmaḍunt li radas igguru.
ɣ iɣrm n Rbat ɣ was n 18 nwanbir 1995 rat itawi tinjit. ifld mick di idllisn.
Idllisn Arrat nes tḥit nid tigmmi n "Éditions du Seuil", mac maci kullutn:
Agadir (Agadir (1967)) Sget ur igan amya (Corps négatif (1968)) Amzruy n yan rbbi ifulkin (Histoire d'un Bon Dieu (1968)) Tafukt tabuxxuct (Soleil arachnide (1969) Nkki ismmumn (Moi l'aigre (1970) Amsgel (Le Déterreur (1973) Lmrrukad (Ce Maroc ! (1975) Tuĵĵut n gar taɣawsa (Une odeur de mantèque (1976) Tudert , tawurgit, uɣrf bdda ijlan (Une vie, un rêve, un peuple, toujours errants (1978)) Résurrection des fleurs sauvages (Éditions Stouky et Sedki, Rabat, 1981)). Dminayndi nu agncic (Légende et vie d'Agoun'chich (1984)) Ikkatin yan sin imsmun fjjijnin (Il était une fois un vieux couple heureux (1993, première édition 2002) Faune détériorée (1997) Le Temps des refus, entretiens 1966-1995 ne détériorée (1997)
Le Temps des refus, entretiens 1966-1995 [modifier] Izdayn n berra Mohammed Khaïr-Eddine très bon article de Zohra Mezgueldi La thèse de Zohra Mezgueldi Mohammed Khaïr-Eddine sur le site de LiMag, Littératures du Maghreb Monde berbère Mohammed Khaïr-Eddine Souss.com Ville de Tafraout Amawal ittawsn Tanfrut inamun ---> Sécurité sociale Amntul ---> L'exil (Amntul ittuystayn---> Exile volontaire) Izzuɣ ---> S'exiler volentaire Tinjit ---> La mort Uɣrf ---> Peuple
Sujet: Re: Mohammed KHAIR-EDDINE Dim 11 Oct - 19:23
Azul fllawn(t) kra tgam(t)
Tanmmirt nnun sizwar f tasga yad litrzam xf yan bahra imaratn mqurnin Mohammed Khair-Eddine.
Mohammed khair-Eddine tggut twuri ns, iggut ak ayli fyura d ayllif immagh, ifld tugt n idlissen d waxa izri 14 n'usggas lligh yafud ider ukan sul gratangh s ayli yura gh urti n taskla Tafransiste.
Gh tasga yaden, Mohamed Khair-Eddine, ittussn-ak masd iga yiws n'Tfrawt, ig Amazigh zud ns zud-ak nkni, mac tiguirayad, tgayyi Tanatamt ad ghrgh gh yat tasga yan ubattu fllas, nnan guis masd iga yan ghimaratn wa3rabn liyuran stutlayt Tafransiste. ( http://www.daralhayat.com/portalarticlendah/59863 )
Tanmmirt Tanirt, Itrinit, Dalinanir, Toufitri, Zalhoud, Ijjanit f madagh kulu tfkam xf Mohammed Khair-Eddine.
Invité Invité
Sujet: Re: Mohammed KHAIR-EDDINE Lun 12 Oct - 21:45
Azul
Tanemmirt Anaruz
Issusm iyi add gegh tamedyazt inu iggwran gh ida yad izlin s Khair-Eddine ad akkw tmun tawwuri ghid! Zalhoud
Vivre pour de bon
Dédié à Feu Mohammed Khaïr-Eddine
Jeunesse éternelle que soit bien loin de toi chassée la mort Mords dans la vie sans envie croque-la comme une pomme Homme de demain des deux mains serre fort bien ton sort Sors de l'infime cocon que ton toit soit intime abri d'homme
Et désarçonne puis refaçonne le maudit ordre bâti de haine Chaîne qui ligote en ilote l'idiot aux idéaux de vilains maîtres Démettre et seigneurs et sermonneurs sera ta tâche ta peine Ta reine saura de Vérité d'humaine sagesse bien vêtue être
Hêtre bel arbre élancé être sinon renaître de tes cendres Sans drôle de quidam paraître phénix à tout exploit fin prêt Près ou loin ton prochain t'est proche sans condescendre A rendre à ton alter ego son humanité toute t'est de gré
Tes degrés sont à trente sept cette stable ineffable chaleur A l'heure à table passé dévoué au bonheur et au malheur Les leurres ne sont de mise ni la ruse ni nulle ruée admise Mise ô éternelle jeunesse sur ton as de cœur sans hantise