Le Maroc, pays de contradictions, où, tout ce qu’on peut écouter et lire le matin pourrait vous paraitre, dans l’après-midi même à l’extrême opposé de ce que vous avez pu saisir ou cru comprendre quelques heures auparavant, les divulgations faites par les journaux du matin se trouvent ipso facto périmées et corrigées par la presse du soir. Les informations sont déformées par vos amis, transformées par les collègues, labourées par la famille, et peuvent en quelques mètres de distance prendre, dans le bar d’à coté, sur le trottoir d’en face, chez le coiffeur du coin, dans les bureaux du notaire au premier étage d’un immeuble, d’autres significations qui n’ont rien à voir avec celles que vous avez cru comprendre précédemment.
Un imam Saoudien a prononcé ce matin une fatwa interdisant aux musulmans de s’adonner aux jeux d’échec, sous prétexte que ceux-ci, pourraient les détourner de leurs occupations spirituelles. Un autre haut dignitaire religieux préconisait, en Egypte cette fois ci, par une fatwa opposée à celle du Saoudien, l’après-midi du même jour, la pratique du jeu d’échec quand ceux-ci n’interférent pas avec l’accomplissement des tâches religieuses. On ne sait plus où donner de la tête, qui croire.
Distinguer, au Maroc, l’info de l’intox, s’apparente à une partie de divertissement et de jeu de hasard.
En parlant de passe-temps et de plaisir ; un jeu tout nouveau, baptisé le (Téléphone Arabe), vient de faire son apparition chez les kiosques du Grand Casablanca. La règle de ce jeu consiste, tout en s’amusant, à ruiner ses concurrents en délestant leurs caravanes d’un maximum de chameaux et de sel, pour couronner la partie, vos adversaires ainsi élagués de leurs biens comme des palmiers dépouillés de leurs dattes, effectuaient une traversée du désert. Ce jeu fait, actuellement, un tabac, dans les quartiers populaires et risque d’être fatwatisé s’il persiste à détourner les jeunes des chemins droits de la piété.
Il est dix heures trente, sirotant un café au lait tout en lisant un texte en langue Amazighe, au bar situé à la rue du prince My Abdellah à Casablanca, quand soudain s’engageait, à la table d’a coté, une conversation houleuse entre deux habitués du bar sur une annonce parut dans un journal local ; l’annonce émanait d’une personne, qui cherchait,dit-on, l’âme sœur, et se composait en ces termes « jeune homme 90 ans en plein possession de ses moyens physiques , mentales, économiques, cherche une pubère de vingt ans maximum, qui a vécue dans la continence parfaite, pour construire un nid douillet. »
Le trisaïeul a, parait-il, retiré son annonce immédiatement, son 06 était submergé d’appels de jeunes filles consentantes et prêtes à tenter l’aventure avec un vétéran aussi charmant soit-il. Les deux comparses de la table d’à coté se chamaillaient sur le pourquoi de cette misérable situation que vivent nos femmes au Maroc à tel point qu’elles tombent toutes presque dans l’horrible pour sauver les apparences ? À qui la faute ?qui en est le responsable de cette situation où des grisons ainés se permettent de violer l’âme innocente de nos filles ?
Au fait, c’est de l’info ou de l’intox tout cela ? Dans la place du 18 novembre, à quelques pattés de maison de mon bar, vous trouverez une (Chwafa) voyante, qui pratique tous les jeux de société : échecs, bridge, scrrable… qui pourrait vous aiguiller sur ce que j’avance, vrai ou faux?