| Errance nocturne | |
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Auteur | Message |
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Mostafa
Messages : 163 Date d'inscription : 18/05/2008 Localisation : Agadir
| Sujet: Errance nocturne Mer 23 Sep - 0:50 | |
| Errance nocturne(dédié à mon frère Hicham)
Insomniaque incurable Noctambule incorrigible Animal nocturne J'erre toute la nuit Dans les rues de ma ville A la quête d'une partie égarée De moi-même A la recherche de la vérité suprême De l'extase même Et je me perds Dans les dédales de la cité Je perds tous mes repères Proie à une cécité citadine Je vois... Les rues de ma ville pleurent Ses murs se fissurent Ses drapeaux sont en berne Ses places sont en peine Ses veines saignent Ses tours plient l'échine Ses maisons se mettent à gémir De froid, de faim, de peur Une brume obscure Monte de la mer et dévore la terre Les choses deviennent cauchemardesques Les êtres deviennent fantomatiques Les chats de la rue deviennent gris Et se mettent à ronronner Comme des démons affamés Les chiens perdus deviennent des loups Et se mettent à hurler A la nuit étoilée et comme toutes les nuits Ils forment des hordes menaçantes Sanguinaires, voraces, effrayantes Dévorant des cadavres nauséabonds Dans des poubelles malodorantes Les ivrognes vomis par les bars Deviennent barbares Les filles chassées des lupanars Deviennent sorcières Les barbares et les sorcières Forniquent sur le bitume Et enfantent des bâtards infirmes Toutes ces âmes en peine Hantent la ville sereine Errant dans ses veines Et buvant son sang Ma ville pleure sa douleur En silence Avant l'heure de la première prière Je m'égare Les ruelles familières Deviennent labyrinthes et mystères Je vois... D'affreuses ogresses Démesurément grosses Outrageusement maquillées Joufflues, ventrues, fessues Nues comme des vers M'entourent J'ai peur, je cours Je trébuche Je tombe Dans le gouffre de la ville Et je vois... La mer envoie ses mouettes Violer la nuit muette Et délivrer ses démons Le vent maudit lance ses rafales Les prospectus de la campagne électorale Deviennent des cerfs-volants Emportés par l'ouragan Ils vont droit aux urnes De l'enfer! Je me perds Les lampadaires viennent de partout A cet étrange rendez-vous Ils forment une émeute gigantesque Et entament une marche apocalyptique La terre se met à frémir Le ciel se met à gémir Et s'ouvre le cratère de l'enfer! Je vois... La ville exhibe sa laideur Et exhale sa puanteur Son ventre sent le soufre Les vampires se réveillent Et survolent la ville endormie Comme les chauves-souris Ces oiseaux maudits! Les enfants de la rue Répondant à un appel inhumain Se tiennent par la main Et vont laver la honte des humains Dans les vagues de l'océan Miséricordieux et clément Ils en sortent propres Et nous reviennent Purs et innocents Je les vois... Ils allument un feu de joie Et dansent toute la nuit Au rythme de leurs cœurs Qui battent la mesure Comme des tambours Et malgré la nuit obscure Malgré ma cécité nocturne Malgré ma surdité citadine Je vois la lune danser J'entends la mer chanter Et je sens ma ville s'apaiser Désensorcelée De sa démence nocturne L'aube étend sa blancheur diurne Les démons retournent en enfer L'enfer ferme ses portes La clarté du jour lave la ville Tout revient à sa place Tout redevient normal La lumière lave les trottoirs Chasse les sorcières Blanchit les murs Ferme les fissures Répare les cassures Soigne les blessures Embellit la laideur Et rend ma ville pure Neuve, belle et épanouie Elle lui met sa robe de mariée La prépare à sa noce matinale En lui chantant son aubade Et comme chaque matin Je vois Ma ville épouser l'océan! Insomniaque incurable Noctambule incorrigible Animal nocturne je deviens un citoyen Et je rentre chez moi Étourdi, engourdi,las Et je vois... Dans sa tombe Mon père fait ses ablutions Pour la première prière Il lève la tête brusquement Me regarde longuement, intensément Faisant un effort considérable de mémoire et me dit en ricanant: Tu n'es qu'un enfant de la nuit Un oiseau perdu un poète maudit! Et je vois... La tombe se ferme soudainement Et tout disparaît miraculeusement Je reste là Seul et égaré! ..................................... AGADIR, le 10/8/2009 | |
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Invité Invité
| Sujet: Re: Errance nocturne Jeu 1 Oct - 22:15 | |
| - Mostafa a écrit:
- Errance nocturne(dédié à mon frère Hicham)
Insomniaque incurable Noctambule incorrigible Animal nocturne J'erre toute la nuit Dans les rues de ma ville A la quête d'une partie égarée De moi-même A la recherche de la vérité suprême De l'extase même Et je me perds Dans les dédales de la cité Je perds tous mes repères Proie à une cécité citadine Je vois... Les rues de ma ville pleurent Ses murs se fissurent Ses drapeaux sont en berne Ses places sont en peine Ses veines saignent Ses tours plient l'échine Ses maisons se mettent à gémir De froid, de faim, de peur Une brume obscure Monte de la mer et dévore la terre Les choses deviennent cauchemardesques Les êtres deviennent fantomatiques Les chats de la rue deviennent gris Et se mettent à ronronner Comme des démons affamés Les chiens perdus deviennent des loups Et se mettent à hurler A la nuit étoilée et comme toutes les nuits Ils forment des hordes menaçantes Sanguinaires, voraces, effrayantes Dévorant des cadavres nauséabonds Dans des poubelles malodorantes Les ivrognes vomis par les bars Deviennent barbares Les filles chassées des lupanars Deviennent sorcières Les barbares et les sorcières Forniquent sur le bitume Et enfantent des bâtards infirmes Toutes ces âmes en peine Hantent la ville sereine Errant dans ses veines Et buvant son sang Ma ville pleure sa douleur En silence Avant l'heure de la première prière Je m'égare Les ruelles familières Deviennent labyrinthes et mystères Je vois... D'affreuses ogresses Démesurément grosses Outrageusement maquillées Joufflues, ventrues, fessues Nues comme des vers M'entourent J'ai peur, je cours Je trébuche Je tombe Dans le gouffre de la ville Et je vois... La mer envoie ses mouettes Violer la nuit muette Et délivrer ses démons Le vent maudit lance ses rafales Les prospectus de la campagne électorale Deviennent des cerfs-volants Emportés par l'ouragan Ils vont droit aux urnes De l'enfer! Je me perds Les lampadaires viennent de partout A cet étrange rendez-vous Ils forment une émeute gigantesque Et entament une marche apocalyptique La terre se met à frémir Le ciel se met à gémir Et s'ouvre le cratère de l'enfer! Je vois... La ville exhibe sa laideur Et exhale sa puanteur Son ventre sent le soufre Les vampires se réveillent Et survolent la ville endormie Comme les chauves-souris Ces oiseaux maudits! Les enfants de la rue Répondant à un appel inhumain Se tiennent par la main Et vont laver la honte des humains Dans les vagues de l'océan Miséricordieux et clément Ils en sortent propres Et nous reviennent Purs et innocents Je les vois... Ils allument un feu de joie Et dansent toute la nuit Au rythme de leurs cœurs Qui battent la mesure Comme des tambours Et malgré la nuit obscure Malgré ma cécité nocturne Malgré ma surdité citadine Je vois la lune danser J'entends la mer chanter Et je sens ma ville s'apaiser Désensorcelée De sa démence nocturne L'aube étend sa blancheur diurne Les démons retournent en enfer L'enfer ferme ses portes La clarté du jour lave la ville Tout revient à sa place Tout redevient normal La lumière lave les trottoirs Chasse les sorcières Blanchit les murs Ferme les fissures Répare les cassures Soigne les blessures Embellit la laideur Et rend ma ville pure Neuve, belle et épanouie Elle lui met sa robe de mariée La prépare à sa noce matinale En lui chantant son aubade Et comme chaque matin Je vois Ma ville épouser l'océan! Insomniaque incurable Noctambule incorrigible Animal nocturne je deviens un citoyen Et je rentre chez moi Étourdi, engourdi,las Et je vois... Dans sa tombe Mon père fait ses ablutions Pour la première prière Il lève la tête brusquement Me regarde longuement, intensément Faisant un effort considérable de mémoire et me dit en ricanant: Tu n'es qu'un enfant de la nuit Un oiseau perdu un poète maudit! Et je vois... La tombe se ferme soudainement Et tout disparaît miraculeusement Je reste là Seul et égaré! ..................................... AGADIR, le 10/8/2009 Azul Mostafa Ce homme debout face à l'océan,seul contemplant les vagues à l'aube;que vois-t-il?cet amoureux d'Agadir qui a erré dans sa nuit blanche,nuit sombre des autres nous a laissé un témoignage émouvant dit de son coeur à priopos de sa ville et de ses concitoyens! Merci Mostafa Amitiés farid :fleur: |
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Mostafa
Messages : 163 Date d'inscription : 18/05/2008 Localisation : Agadir
| Sujet: Re: Errance nocturne Dim 11 Oct - 14:30 | |
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gar afgan
Messages : 184 Date d'inscription : 14/09/2008 Localisation : france
| Sujet: Re: Errance nocturne Jeu 15 Oct - 19:26 | |
| Bonsoir Mostafa,
J'ai lu tous tes poèmes et je passais des bons moments à te lire,et je guette toujours tes écrits.Merci,vas y et bon courage. | |
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Mostafa
Messages : 163 Date d'inscription : 18/05/2008 Localisation : Agadir
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Mohamed ouagrar
Messages : 158 Date d'inscription : 11/06/2008
| Sujet: Re: Errance nocturne Dim 18 Oct - 6:38 | |
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Mostafa
Messages : 163 Date d'inscription : 18/05/2008 Localisation : Agadir
| Sujet: Re: Errance nocturne Dim 18 Oct - 14:56 | |
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Tanirt Admin
Messages : 737 Date d'inscription : 16/05/2008 Localisation : France
| Sujet: Re: Errance nocturne Sam 24 Oct - 20:46 | |
| Azul Mostafa Merci beaucoup pour ce partage, pour ce poème bourré d'émotions poignantes au fil de ses vers, bien que profondément triste et aux images belles, obscures et mélancoliques en même temps. Qu'est ce qu'elle peut être terrible et angoissante une errance nocturne, surtout celle que l'on fait avec soi-même, celle qui nous révèle à nous-mêmes! Merci pour ce très bon moment de lecture Mostafa! | |
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Mostafa
Messages : 163 Date d'inscription : 18/05/2008 Localisation : Agadir
| Sujet: Re: Errance nocturne Lun 26 Oct - 16:21 | |
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