Je l’ai payé cent cinquante euros, vous vous rendez comptes ! Une fortune quoi ! Pour faire plaisir à Emeline. Cette ji3ana (crève faim) tenait mordicus à immoler une bête pour marquer le souvenir d’Abraham comme toutes les musulmanes. Il a fallu que j’aille battre la compagne pour lui dégoter un mouton afin qu’elle puisse satisfaire son désir de bestiale.
Je ferme les yeux, je coupe avec force, au dessus de la gorge, le sang gicle. Elle me prie d’arrêter, tu risques de le décapiter, imbécile ! Enervé, je jette tout par terre. Ce qui m’horripile dans cette affaire : C’est que, chaque fois que je fais des mains et des pieds pour contenter cette païenne, je ne fais que récolter des remarques désobligeantes, à quoi bon ! J’en ai marre de ces fêtes à la noix, à peine celles du Ramadan terminées que d’autres s’entrechoquent en cette fin d’années, le foie gras et la dinde c’est pour bientôt, qui parle de crise économique ?
Magne-toi, il faut dépouiller l’animal avant que son corps refroidit. Je m’exécute, cutter en main, je dépiaute la bête.Eloigne-toi Emeline, si tu continues à te frotter à moi je vais finir par te scalper.
Il est tout petit ce mouton, il est tout frêle, me dit-elle.
Alors là, Mimile, tu exagères…Moi, je trouve qu’il est au-delà de ce qui est demandé par la Sunna.
Elle est fâchée, furieuse, sous prétexte que l’offrande immolée est chétive. Un sacrifice à cent cinquante euros est une insulte, me dit-elle.Mes mains sont gelées par la besogne, et madame me fait des remarques déplacées au lieu de me dire merci.
Une heure plus tard, Emeline semblait heureuse en goutant aux prémices de l’offrande. Dans la foulée, et pour accentuer son bonheur,j’ai pris ma guitare pour gratter la vieille chanson de
Sting qu'elle adore.
https://www.youtube.com/watch?v=BnejNGprm3I