Rays lhusaine Janti

L’Association Tilila Achtouken Ait Baha a organisé dans la province Chtouka Ait Baha du 06 au 09 août 2008 le festival Amarg sous le thème : résistance et chant Amazigh.
Durant la cérémonie de clôture, L’Association Tilila avait rendu hommage posthume à l’un des noms gravé dans l’histoire artistique nationale par son apport effectif à l’enracinement de l’esprit de la résistance et de la lutte contre le colonialisme, il s’agit du mythe Lahoucine JANTI.
Nous félicitons et remercions l’Association Tilila d’avoir pris cette initiative qui nous a permis de bien connaître notre grand rays Lhousain Janti.
Nous remercions particulièrement khalid Alayoud pour le travail qu’il fait pour les associations, pour la région Chtouka Ait Baha et pour tamazight, un vrai militant associatif.
Bravo Khalid Alayoud, ayyuz nek, tanmirt.

Rays lhusaine Janti
Résistant d’une autre nature

Aux environs de 1900, dans un cru appelé « imzilen » ; à quelques kilomètres de Biougra est né: Lhussaine ben Abdullah Ubumalek. Dés son jeune âge, il a quitté sa région pour aller chercher du travail au Ghareb, et surtout pour fuir les travaux forcés imposés, selon les caprices des autorités coloniales, à la population.
Muni de sa vocation de poète – chanteur, il profita de ses temps libres pour s’exhiber sur les places publiques dans des halqa, seul ou accompagné d’un ou deux musiciens.
Poète aîné, il chantait ses poésies sur des airs attirants, ou les paroles portent sur la politique de l’occupant, poussant ainsi les citoyens à la révolte ….
Croyant en sa cause, il quitta son travail pour se consacrer à la chanson par laquelle il contribue à la libération du pays. Il devint célèbre au point que les commerçants fermaient boutique pour ne pas rater la halqa de Janti.

Voilà quelques extraits des chants de dda lhussaine :

Ur aneh imelk urumi s ifadden ula lbarud
Ur aneh imelk amr s uqqarid hati ihelk ah

(Ce n’est ni par les armes ni par la force que l’occupant nous a dominé
Il nous a soumis par l’argent, il nous a eu !)

A imuselmn rar ad l3aqql awahwa nnun
Izd lmut af tekSûdm hann tqqand ukan.

(Oh musulman, ressaisez-vous
Si c’est la mort que vous craignez, elle est fatale)

Walaynni immim uggern d tajin n lghelmi d watay
Wanna ten icttan urran ig lktaf ad chrrun

(Délicieux sont les tagines du mouton avec du thé
Quand on en a goûté, il est difficile de se révolter.)

Le colonialisme, avisé par ses yeux, de l’impact des paroles de Janti sur l’auditoire, « celui là réveillera les morts ! » ; le traqua. Il sera emprisonné à maintes reprises, et fini par être exilé dans son douar.
Janti a su gravé son nom en gros caractères dans le domaine de tirruysa. Il n’a pas laissé d’enregistrement certes, mais les gens se rappèlent encore avec nostalgie quelques vers de son patrimoine tatoué dans la mémoire populaire.
Janti était le seul troubadour Soussi, de l’époque, qui animait des « halqa » partout au Maroc. Dans son chef d’œuvre « bousalem », il a relaté sa tournée en parlant de chaque région du Maroc, exprimant sa vision et son jugement des lieux visités.
En 1976, Janti ce grand poète de la résistance nous quitta en silence ……

(Association Tilila Achtouken Ait Baha, Festival Amarg (2008), Edition Lhousain Janti)

Et oui : encore une fois godot amazigh n'a pas manqué le rendez vous avec l'evenement... En off de ce festival l'association asays n imal a présenté sa pièce "ma nkka ar nttql s gudu" au village TALKRDOUST à l'encienne maison de la famille ayt ssayed :ayt dars n Omar sayid (Nass elghiwane).
La même pièce a été présente aussi au village TOUZAYKOU (Sidi bibi) a la mm occasion de l'hommage posthume à rays JANTI.

N.B : Talkrdoust.... Ayt baha oudrar
Touzaykou.... Ayt baha ouzaghar