La poétesse Khadija Hmad N’ayt Ufeqqir, est la belle-fille du poète et résistant Ali ben Brahim (Igherm w-aman), tribu d’Ida Ouzeddut, Igherm. Ce dernier a été capturé par le Caïd Teyouti après avoir composer des poèmes incitant la population à ne pas payer l’impôt arbitraire appelé "Tamezzught". Après avoir passé trois mois en prison, le jour du Aïd, le Caïd l’ordonne de faire du Thé et de réciter des poèmes, mais la réponse du poète résistant été claire:
Afus igh lan lgid ur nit iqim atay
Nghat agh a neddu s dar willi y-yurun
Negh agh terzemm a neddu s dar willi nit urugh
Igh immut busekka, Ha hlima turu nit
Une fois que le Caïd a entendu ces vers pleins de sens, il a fait venir les deux fils aînés du poète Ali ben Brahim et ordonna de les tuer devant leur père avant d’assassiner le père lui-même. Après ce terrible drame, les veuves des deux victimes qui on perdu à la fois leurs époux et leur beau-père d’une manière tragique, quittent leur tribu en pleine nuit pour se réfugier à Zawit de Sidi Mohamed Chérif. Pendant son exil, Khadija (Khedduj) Hmad N’ayt Ufeqqir compose le poème suivant :
A rebbi a l’àin, ini igh gun ur aman, init
A fellawen ur nkerz isellawent l’ghellat
Ur ntam ghik ad nga, ur itam umanar
Ahh inu, jrant gigi kratt mnawayent
Yat nssentt, nzug ur niwi rruh i yan
Yat nssentt, tayyuga nu lli mmi ssikigh
Yat nssentt, tamazirt inu lli-d neffugh
Rebbi àawen iyi gh tmizar gh ur telli matengh
Ula ligh gis ameddakwel, ula maf allagh
ArruD igh gis ur mDilen aytmas n yan
Adduàa f Rebbi ka gis yakka yan iffugh
Tasa nu a yemmi gant mkelli n uselm
Igh illa gh w-aman iziyyen
Igh iffugh aman, gin laryac lli dares illan asaghur
Tasa nu a yemmi gant armu qurent…
Poème Recueilli par Mohamed Moustaoui.
Référence :
Lalla Sfiyya El Aemrani, Le rôle de la femme Amazigh dans la résistance contre l’occupation à travers les textes poétiques, La sixième session de l’université d’été d’Agadir, 2002.