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| Les chants et contes de Mririda | |
| | Auteur | Message |
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Aghrabi
Messages : 66 Date d'inscription : 25/05/2008
| Sujet: Les chants et contes de Mririda Lun 8 Sep - 12:48 | |
| Les chants et contes de Mririda, jeune hétaïre berbère, ont été recueillis en 1927 par un instituteur français René EULOGE et publié dans un ouvrage intitulé "Les Chants de la Tassaout - Mriridi Naït Attik" paru à Casablanca en octobre 1986.( asays.com )
Mririda
On m'a surnommée Mririda, Mririda, Mririda, l'agile rainette des prés... Je n'ai pas, je n'ai pas ses yeux d'or Je n'ai pas, je n'ai pas sa blanche gorge, Je n'ai pas, je n'ai pas sa verte tunique.
Mais ce que j'ai comme elle, Mririda, Ce sont mes zerarit, mes zerarit Qui volent jusqu'aux bergeries, Ce sont mes zerarit, mes zerarit Dont on parle dans toute la vallée Et de l'autre côté des montagnes, Mes zerarit qui émerveillent et font envie...
Car dès mes premiers pas parmi les champs, J'ai pris doucement les rainettes agiles, Craintives et frissonnantes dans mes mains, Et j'ai pressé longtemps leur gorge blanche Sur mes lèvres d'enfant et puis de jeune fille.
Ainsi m'ont-elles transmis la vertu merveilleuse De cette baraka qui leur donne un chant, Un chant si clair, si vibrant et si pur Par les nuits d'été baignées de lune, Un chant pareil à celui du cristal, Pareil au bruit clair de l'enclume Dans l'air plus sonore qui précède la pluie...
Et grâce au don que m'a fait Mririda On me nomme: ... Mririda, Mririda... Celui qui me prendra pourra sentir Dans sa main, dans sa main battre mon coeur, Comme souvent sous mes doigts j'ai senti Battre le coeur affolé des rainettes...
Dans les nuits baignées de lune, Il m'appellera Mririda, Mririda, Le doux sobriquet qui m'est cher. Pour lui je lancerai mes zerarit aiguës, Mes zerarit stridentes, prolongées, Qu'admirent les hommes et jalousent les femmes, Et telles que jamais n'en connut la vallée... ----------- La fibule
« Grand-mère ! Grand-mère ! depuis qu’il est parti, Je ne songe qu’à lui et je le vois partout… Il m’a donné une belle fibule d’argent, Et lorsque j’ajuste mon haïk sur mes épaules, Lorsque j’agrafe le pan sur mes seins, Lorsque je l’enlève, le soir, pour dormir, Ce n’est pas la fibule, mais c’est lui que je vois ! -Ma petite fille, jette la fibule et tu l’oublieras Et du même coup tu oublieras tes tourments… -…Grand-mère, depuis bien des jours, j’ai jeté la fibule, Mais elle m’a profondément blessé la main. Mes yeux ne peuvent se détacher de la rouge cicatrice, Quand je lave, quand je file, quand je bois… Et c’est encore vers lui que va ma pensée ! -Ma petite fille, puisse Dieu guérir ta peine ! La cicatrice n’est pas sur ta main, mais dans ton cœur » | |
| | | itrinit Modérateur
Messages : 441 Date d'inscription : 18/05/2008 Localisation : Agadir
| Sujet: Re: Les chants et contes de Mririda Lun 8 Sep - 14:03 | |
| Merci Aghrabi de nous faire découvrir la poésie de Mririda N’Aït Attik, des poèmes traduits par l’écrivain René Euloge.
René Euloge, est instituteur envoyé par la france en 1927 dans le grand Atlas Marocain, il y rencontre Mririda N’Aït Attik, une très belle jeune poétesse d’Azilal : « Je me trouvais en communion spirituelle avec cette fille sauvage en qui je découvrais à ma stupéfaction sans cesse accrue, une âme enthousiaste et généreuse combien exceptionnelle et inattendue au cœur du grand Atlas. Je la sentais pénétrée de la flamme qui la brûlait, de l’amour de cette montagne à laquelle elle devait une inspiration originale ...» René Euloge a retranscrit et traduit les poèmes de cette dernière.
(un rappel : 1927 c’est après la guerre du Rif et juste avant le Dahir berbère de 1930)
tanmirt Aghrabi de nous faire découvrir cette poètesse. | |
| | | itrinit Modérateur
Messages : 441 Date d'inscription : 18/05/2008 Localisation : Agadir
| Sujet: Re: Les chants et contes de Mririda Lun 8 Sep - 14:44 | |
| - Aghrabi a écrit:
La fibule
« Grand-mère ! Grand-mère ! depuis qu’il est parti, Je ne songe qu’à lui et je le vois partout… Il m’a donné une belle fibule d’argent, Et lorsque j’ajuste mon haïk sur mes épaules, Lorsque j’agrafe le pan sur mes seins, Lorsque je l’enlève, le soir, pour dormir, Ce n’est pas la fibule, mais c’est lui que je vois ! -Ma petite fille, jette la fibule et tu l’oublieras Et du même coup tu oublieras tes tourments… -…Grand-mère, depuis bien des jours, j’ai jeté la fibule, Mais elle m’a profondément blessé la main. Mes yeux ne peuvent se détacher de la rouge cicatrice, Quand je lave, quand je file, quand je bois… Et c’est encore vers lui que va ma pensée ! -Ma petite fille, puisse Dieu guérir ta peine ! La cicatrice n’est pas sur ta main, mais dans ton cœur » Une discussion émouvante et touchante entre une fille blessée par le chagrin d’amour et sa grand mère. on sent à travers les vers en lisant ce poème, la profondeur de cette blessure ; le poids de cette peine sur le cœur fragile de la poétesse. Ma petite fille, puisse Dieu guérir ta peine ! La cicatrice n’est pas sur ta main, mais dans ton cœurCombien faut-il de larmes pour noyer un chagrin d’amour ... Chagrins de toujours. | |
| | | Aghrabi
Messages : 66 Date d'inscription : 25/05/2008
| Sujet: Re: Les chants et contes de Mririda Lun 8 Sep - 14:53 | |
| Tanmmirt bahe iherran a tagwmatt itrinit Voici un autre peti texte que jaime bien,ecrit par Fadhma Aït Mansour, originaire de Tizi Hibel en kabayli
Je suis comme l'aigle blessé L'aigle blessé entre les ailes Tous ses enfants se sont envolés Et il ne cesse de pleurer Pitié ô Maître des vents Venez en aide à ceux qui souffrent Je suis comme l'aigle des montagnes Sur la roche la plus, haut, dressée Il passe ses nuits à observer le ciel Espérant découvrir parmi les étoiles Le visage de ceux qui se sont envolés Je prie Dieu et les amis de Dieu Pour que lui apparaissent en rêve Les enfants qui s'en sont allés Pour qu'il les voie dans l'autre vie Alors, peut-être, il connaîtra la paix. | |
| | | itrinit Modérateur
Messages : 441 Date d'inscription : 18/05/2008 Localisation : Agadir
| Sujet: Re: Les chants et contes de Mririda Lun 8 Sep - 16:54 | |
| - Aghrabi a écrit:
- Tanmmirt bahe iherran a tagwmatt itrinit
Voici un autre peti texte que jaime bien,ecrit par Fadhma Aït Mansour, originaire de Tizi Hibel en kabayli
Je suis comme l'aigle blessé L'aigle blessé entre les ailes Tous ses enfants se sont envolés Et il ne cesse de pleurer Pitié ô Maître des vents Venez en aide à ceux qui souffrent Je suis comme l'aigle des montagnes Sur la roche la plus, haut, dressée Il passe ses nuits à observer le ciel Espérant découvrir parmi les étoiles Le visage de ceux qui se sont envolés Je prie Dieu et les amis de Dieu Pour que lui apparaissent en rêve Les enfants qui s'en sont allés Pour qu'il les voie dans l'autre vie Alors, peut-être, il connaîtra la paix. Merci Aghrabi de partager avec nous ce beau poème de la poétesse Fadhma Aït Mansour (kabylie). Quelles images et quelles métaphores. C'est vrai qu'une image vaut mille mots. La blessée de la séparation ... Une mère, une malheureuse victime qui souffre d’anxiété de la séparation d’avec ses enfants, une séparation douloureuse aggravée par leur éloignement. Elle les aime, ils l’ont quittée. Hélas ! Si au moins ils n’étaient pas de ses proches. Elle est seule, exclue, tel ..... " l'aigle blessé entre les ailes". Jour et nuit, avec un esprit troublé, un cœur blessé, elle supplie et prie inlassablement, le grand Dieu pour les voir, ne serait-ce qu'un instant, qu’en rêve, " alors, peut être elle connaîtra la paix". Sur la roche la plus, haut, dressée Il passe ses nuits à observer le ciel Espérant découvrir parmi les étoiles Le visage de ceux qui se sont envolésTanmirt aghrabi | |
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