Hommage à Mohammed Khaïr-Eddine, le poète de Tafraout
Le 18 novembre de chaque année, les amis de Khaïr-Eddine fêtent son anniversaire. Des hommages, des conférences, des colloques, des reportages des médias, des articles et des publications voient le jour.
S'il n'était pas mort, il aurait aujourd'hui, DaMohe, 68 ans qui ne seraient à mon avis que travail acharné, publications et productions des oeuvres littéraires. Il ne cesserait point d'écrire, lui qui était toute sa vie auprès des sans parole, des gens qu'il a défendus et dont il s'est chargé de prôner leurs causes.
Poète avant d'être romancier, l'amant de la langue française qu'il a forgée à sa façon tout en manipulant sa syntaxe et sa rhétorique. Grand amoureux des grands poètes francophones auxquels il se compare, doué d'une culture encyclopédique et vaste; il était à la recherche du renouveau tels des poètes comme Rimbaud et Baudelaire.
De la boue pour en faire de l'or, de la beauté des mots relevant du céleste et qui se mélangent au maritime et au spirituel pour donner naissance à une belle poésie.
« Rimbaud de Tafraout » a marqué son existence, ses écrits vous le disent et le diront à vos progénitures. Par et dans ses oeuvres, une vingtaine, Khaïr-Eddine est l'oiseau qui se renaît de ses cendres.
Khaïr-Eddine n’était pas seulement le grand amoureux de la langue de Molière, mais également un grand défenseur de la culture amazighe. Issu du village AzrouOuaddou, dans la vallée des Ameln, son appartenance à cette belle région au sud du Maroc va le marquer à jamais. Tafraout et le sud du Maroc sont devenus sa source d’inspiration et sa raison d’être et d’écrire.
Une fois en France, la séparation avec ses racines et son exil vont jouer un rôle très important dans sa vie d’intellectuel et d’écrivain. Ses rencontres fructueuses et enrichissantes avec des auteurs français ont donné une nouvelle tournure à ses écrits et lui ont permis de se fabriquer sa vie et se forger un langage qui exprime par sa forme et son contenu tout ce qu’il ressent quelqu’un comme lui loin de Tamazirt.
Ce déchirement chez lui, on le constate et dans le roman et dans la poésie, il le vit au quotidien et le transpose dans ses productions littéraires.
Le souci pour une vallée qui se dégrade au fil des années, les inquiétudes pour une jeunesse de la montagne qui a perdu ses repères et se cherche dans ce monde en pleines mutations.
Des soucis pour sa culture amazighe qui n’arrive pas encore à s’exprimer en dépit des efforts des associations et des militants.
Mohammed Khaïr-Eddine, le plus grand intellectuel marocain a consacré toute sa vie pour éclairer les conscience, il s’est engagé corps et âme à faire valoir sa culture amazighe et à prendre la défense des plus démunis des citoyens du monde.
Mohammed Khaïr-Eddine est vivant en nous, dans ses livres,on ne t’oubliera jamais.
Repose-toi en paix et regarde-nous combien nous sommes misérables dans ce monde là.
Mais demeure ton livre sans lequel l’ennui nous tuera.
Driss Amri
Contribution le : 19/11 12:29:42
Posté par Zalhoud